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Charles Célestin GERBIER (1882-1914)

Maticule 2.3.1.10.3a.10b (numérotation d'Aboville) 

Un destin tragique...

© Collection Monique VOLLANT-MERTZ

    Charles, que l'on voit ici (deuxième à partir de la droite), avait une passion pour la musique. Il était le 7e et avant dernier fils de Jean Baptiste. Il est né rue des Casernes à La Bassée le 3 juin 1882, et n'a pas épousé la profession de son père. Comme beaucoup, à cette époque, le travail ne manquant pas dans les mines de charbon, Charles y est entré sans doute jeune, peut-être encore adolescent, occupant le poste de houilleur puis celui de chef porion.

Charles s'est marié le 10 juillet 1909 à Liévin (Pas-de-Calais), avec Germaine CELISSE, de quatre ans son aînée. Le couple a résidé successivement à La Bassée, Haisnes, Liévin et Lens, précisément rue Saint-Pierre - Cité du 11. Et puis ce fut le départ vers l'aventure. En 1912, il part avec sa famille, peut-être avec sa fille aînée Mireille, à Bor en Serbie centrale, en compagnie de ses beaux-frères Arthur et Villars CELISSE où ils travaillent également dans les mines, sans doute pour améliorer leur condition.

Sa fille cadette Cécile voit le jour à Bor le 22 août 1913.

Monique, sa petite fille (qui a fait partie des "chirons" qui ont participés à la cousinade 2012), nous a rapporté que sa mère lui a raconté que son grand-père avait une passion pour la musique, au point qu’il avait choisi les prénoms de ses filles en relation avec cette passion : Mireille, l'aînée, parce qu’il adorait cet opéra de Gounod, et Cécile la cadette née en août 1913 et par conséquent bientôt centenaire, parce qu'elle est la patronne des musiciens. 

On peut imaginer que sa vie, loin du pays natal, va tant bien que mal, jusqu'au 2 août  1914 jour de la mobilisation générale. L'Allemagne déclarant la guerre à la France et la Belgique, Charles rentre seul en France pour "faire son devoir", ses beaux-frères restant en Yougoslavie.

Comme d'innombrables français, Charles perdra la vie le le 10 novembre 1914 à Zuydschoote, lors de la 1ère bataille d'Ypres en Belgique plus connue sous "Bataille des Flandres", tué à l'ennemi. Il sera, selon jugement, qualifié de "mort pour la France" le 11 novembre 1922, récompense morale visant à honorer le sacrifice des combattants morts en service commandé et des victimes civiles de la guerre. Ses beaux-frères quant à eux, ne rentreront en France que lorsque Josip Broz dit Tito chassera les étrangers, échappant ainsi à un éventuel et funeste sort, tel celui subi par Charles.

Il repose depuis le 27 mars 1922 à la Nécropole nationale "Notre-Dame-de-Lorette" à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais) : Tombe individuelle - Carré : 7 - Rangée : 3 - N° : 1286.

Monique nous expliqué que sa mère et sa tante étant pupilles de la Nation, avaient  droit  tous les ans à ce titre , à un permis SCNF gratuit pour aller sur la tombe de leur père tué au combat . Ses cousines, ses deux sœurs et elle-même y ont eu droit jusqu’à leur majorité.

 Le 24 septembre 2012, au retour de la cousinade GERBIER 2012, malgré  un temps épouvantable (pluie et vent fort), j'ai tenu à visiter la nécropole où j'ai été reçu très courtoisement par trois gardes d'honneur (association créée en 1927). Sur leurs indications, j'ai pu me rendre sur la tombe de Charles où j'ai constaté que la plaque identifiant son lieu de sépulture avait été récemment remplacée, me référant à la photo prise en 2009 par Jean-Paul Hayatte.

© Collection Alain Laplace

Ce 24 septembre, j'ai voulu rendre hommage à Charles, car son histoire dont les grandes lignes m'ont été contées par Monique, a été reçue à mon sens, comme une grande leçon de morale relativiste, et m'a profondément ému. C'est pourquoi j'ai souhaité aujourd'hui vous faire partager cette émotion.

Article publié par Alain Laplace le 16 janvier 2013 / Photo faisant apparaître Germaine CELISSE et ses filles retirée le 06/09/2014 à la demande de Monique VOLLANT et sa fille Isabelle.